Le voyage vers le Queyras
Vendredi 16h15 départ de Saint-Quentin en Yvelines. Un sandwiche en vitesse en route. 23h00 arrivée à Briançon
Samedi, départ matinal pour passer par une boulangerie qui fait du pain de refuge (celui qui se garde longtemps) et par une charcuterie.
09h30 arrivée à Saint-Véran. Les mélèzes sont parés de leurs couleurs d'automne.
La demoiselle qui garde la vallée nous accueille.
Le village de Saint Véran n'a pas changé depuis de nombreuses années.
Il y a juste moins de monde et moins de boutiques ouvertes car nous sommes hors saison.
Les maisons ont gardé leur cachet et leurs particularités. Par exemple celle-ci, à droite avec ces grands séchoirs en grenier, a reçu une équipe de télévision. C'était il y a plus de dix ans. Une plaque sur la façade le rappel fièrement.
Haut dans le ciel : la Lune ! Elle va nous cassez les pieds pour plusieurs nuits. Nous n'avons pas pu réserver une semaine de nouvelle Lune. Avec ce dernier quartier, la Lune se lève dans la nuit et illumine le ciel.
Une merveilleuse lumière du matin éclaire le village et ses fontaines.
La lumière arrive juste dans l'axe de la vallée et contraste les reliefs.
L'eau est glacée, elle brille comme du cristal. C'est déjà l'automne. Il est probable que les marmottes hibernent déjà.
Nous profitons de notre passage dans le village pour observer "Jones 1". Notre première nébuleuse du ciel très profond.
Elle répond parfois au nom de : Kili, Kili, Kili, ...
Pour la trouver: + 44° 41' 56" N 6° 54' 30" E
Notes d'observation : Nébuleuse éclairée par une étoile de type solaire en haut à gauche du dessin, Faible contraste sur le fond, Un semblant de rouge, Bords très flous, Mieux vu après un verre de rhum et une séance de ciné.
Notes de bibliographie : L'histoire dit qu'un minéralier interstellaire a reçu un appel de détresse dans ses parages. On ne l'a jamais revu...
La montée au pic de Château-Renard : 2930m
10h30 départ pour le pic.
Mes pneus sont bien trop gonflés et comme je ne suis pas un as du volant sur l'herbe... Il y a un passage où il a fallut s'y reprendre à deux fois.
12h00 arrivée à l'observatoire juste sous le pic.
Il y a eu un tel soleil ce jour-là que l'on a fait pique-nique sur la terrasse.
14h00 tout le monde est sur le pont pour préparer le télescope et les observations du soir.
La mission commence
La station d'observation
Parmi les inquiétudes de l'avant mission : Les capacités de la cuisine.
Et bien elle est superbement équipée, tout est permis. On va pouvoir se faire la tambouille comme des grands.
Il a tout de même fallu redresser les tôles de l'évier (on l'a fait), installer un va et vient sur les lumières (il marche), bagarrer avec la pompe à eau (on n'a pas compris...), forcer sur le chauffe-eau (on a fini par comprendre), ... Bref, si on est exigeant et bricoleur, il y a plein de chose à faire.
Pour le couchage, c'est aussi une découverte. Il y a de la place, des couvertures "au cas où" et des oreillers.
Une fois envahit par l'équipe, cela ressemble à une chambrée de garçons loin de toute présence féminine.
Sur le mur du fond, le détecteur de monoxyde de carbone. Sur les étagères : Un réveil inutile, un thermomètre inutile, ...
Il y a de quoi ranger ses affaires. On est loin du camping. Ce qui manque cruellement : Un filtre à ronfleur et un parquet qui ne grince pas.
Il y a même une salle de bain.
Mais il est interdit de gâcher l'eau, si bien qu'on ne l'utilise pas beaucoup.
A gauche de la porte, on observe le fourbi usuelle de la station :
Il y a des trucs partout et il est bien difficile de deviner à quoi ils servent.
Le clou du spectacle : Le télescope Cassegrain de 620 mm de diamètre.
Nous lui avons sauté dessus dès l'arrivée. Voir les résultats sur la page des dessins.
Comme on est exigeant et bricoleur, on a passé de nombreuses heures à améliorer les choses... le nettoyage des accessoires optiques, le câblage trop court, les fils mal protégés, le porte oculaires, la collimation, l'éclairage de la coupole, les catalogues d'étoiles pour le système de pointage, ...
Voir aussi l'analyse de l'optique sur la page adéquate.
Les soirées d'observation
Avec le soir, arrive le casse-croûte : Ici la saucisse au chou de Briançon accompagnée de rattes de montagne. Miam !
Si j'avais eu plus de certitudes quant à l'équipement de la cuisine, il y aurait sans doute eu de la pâtisserie en plus. Mais je ne regrette pas car cela prend du temps, et, somme toute avec tout ce qu'il y a eu à faire, il était préférable de rester sur un régime Pâtes-Rhum.
Les soirées avec nuages sont occupées à préparer encore plus d'observations. Chacun y va de sa lecture et de ses repérages.
Il ne manque que le chef de mission qui est derrière l'appareil photo.
Il y a eu tant à faire lors de cette mission que l'on n'a même pas pris le temps de faire une photo de groupe.
Cyril et moi avions apporté nos T250 personnels. Ici c'est Cyril qui monte son 250.
Le mien est resté au vestiaire tant il y avait à faire par ailleurs.
On a aussi utilisé le 460 du club pour ne pas être toujours autour du T620.
Quand la nuit tombe, avant que les observations ne commencent, la coupole est encore éclairée.
Quand la Lune se lève, les observations s'arrêtent et la coupole se rallume.
Un bien beau paysage pour ceux qui font des promenades nocturnes.
Les autres occupations
Comme nous n'avons peur de rien, nous démontons notre T460 sur la table du jardin.
On lui a viré une des vis de collimation (il y en a toujours une de trop) et remonté le miroir de quelques millimètres. On lui a aussi ajusté la position du passe filtre.
Tout cela se fait à la clef de 17 et de 23. De la mécanique de précision...
Un des attraits de la station : Les paysages. Ici un panoramique en direction du fond de la vallée de Saint Véran depuis le virage de l'arbre mort.
On nous a dit qu'en cas de neige, il fallait que les voitures soient parquées en dessous de ce virage. Sinon aucun camion ne peut venir les chercher et elles doivent passer l'hiver là-haut. C'est bien ce que l'on a fait. Nos voitures ont passé une partie du séjour vers les petits lacs le long du chemin en dessous. Il faut juste 30 minutes pour descendre aux voitures et plus d'une heure pour remonter à pied
Panoramique en direction du mont Viso. Il donne sur la vallée qui est au nord de Saint Véran. Le soleil projette l'ombre de deux poteaux de béton qui servent de supports aux instruments. Manifestement il y a des gens qui montent ici pour utiliser autre chose que le T620. Un peu comme nous avec notre T460 et nos deux T250.
Les autres pages liées à cette mission :
Mes dessins du ciel lors de cette mission : Dessins extrêmes à Saint-Véran
Une analyse des performances du télescope : Tentative d'analyse raisonnée de l'optique du T620 d'AstroQueyras
Les dessins de Serge : Le site de Serge
Le site M78 de compte-rendu de mission : Compte-rendu de mission disponible sous peu