-http:// strock pi r2 3 14159 free fr -   - Site Internet de Pierre STROCK -    - Télescope de voyage 2 -   - 15 décembre 2006 -

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La genèse du télescope strock-250

Loin de moi l'idée de raconter l'histoire de la conception du télescope. Le processus créatif est, en tout cas chez moi, une suite d'allers et de retours nombreux dans un vaste dédale. Je le compare aux fleuves de Sibérie qui vont et viennent, qui créent leur lit, qui se ramifient sur de vastes horizons, qui vont dans un sens un jour et dans l'autre le lendemain. Seul une psycho-analyse simpliste ou une utopo-démagogie malhonnête prétendrait que cette histoire a un sens et que ce sens est simplifiable pour devenir accessible à la sensibilité.

Et aussi je refuse de réduire cet état étrange qu'est la conception : Maelström de recherches lentes, de trépidations intérieures, d'impatientes anxieuses et d'illusions chimériques et intuitives ; et non plus le jaillissement magique qu'est l'instant créatif où la certitude prétentieuse et volage terrasse à l'improviste l'angoisse méticuleuse et incertaine ; à un ramassis de paragraphes se haussant à la prétention de dire tout, définitivement, logiquement et platement.

Je vous propose donc, non point une démonstration ex cathedra, mais des touches de lumières éparses. En tout cas celles qui m'ont éclairé. Prenez donc celles qui vous semblent les plus lumineuses selon votre goût.


Les besoins, les contraintes et les insatisfactions

" Celui qui n'est pas né avec l'insatisfaction de tout ce qui existe n'arrivera jamais à la découverte du nouveau." Georges Bernard Shaw (sauf erreur)

Et j'ajoute que, pour qui n'a pas un observatoire tout équipé à quelques pas de chez lui, la pratique de l'observation astronomique est limitée par quatre sources d'insatisfaction :

La météorologie,

L'amateur ne peut pas passer ses loisirs à attendre le beau temps sans rien faire. Il ne peut que profiter du beau temps là où il se trouve, au moment où il a des loisirs. Ceci lui impose d'être en mesure de pratiquer n'importe où et n'importe quand.

La transportabilité du matériel d'observation

En avion, les bagages sont limités en taille et en poids, en train il faut pouvoir tout porter à la main en une seule fois et en voiture il n'y a pas toujours assez de place pour les bagages de toute la famille. L'amateur qui recherche du matériel transportable doit bien souvent se contenter d'une simple paire de jumelle ou une lunette de tout petit diamètre.

Les performances

Un petit instrument a beau être facile à transporter loin des lumières parasites, au sommet d'une montagne, en voyage. Il n'en est pas moins décevant à l'usage : Lors d'un voyage aux antipodes, il est cruellement frustrant de ne pas avoir pu transporter un instrument de bonnes performances et donc de gros diamètre.

La motivation de l'observateur

Les rares fois où la météorologie le permet, si l'amateur n'a pas son instrument ou bien en a un trop petit ou bien s'il lui faut plusieurs trajets pour tout charger dans une voiture ou encore s'il faut beaucoup de temps pour le monter et le démonter, alors sa motivation diminue et il pratique beaucoup moins.

En résumé :

Tout amateur d'observations astronomiques a besoin dans sa panoplie d'un très gros et très bon instrument, transportable à la main, en avion, en train et en voiture partout dans le monde. De plus il doit être facile de mise en œuvre et confortable d'utilisation. Force est de constater qu'il n'existe pas de tels appareils dans le commerce !


Toutes les bonnes idées du moment

Les bonnes idées retenues pour le strock-250 sont mentionnées ci-dessous. Elle concentre l'essence de la science du moment des concepteurs d'instruments d'observation ; enfin celle que j'ai pu rencontrer dans mes pérégrinations.

Diamètre : Le célèbre ouvrage de Danjon et Couder (écrit en 1930) démontre l'intérêt en toutes circonstances (c.-à-d. et entre autres même avec de la turbulence) de disposer du plus grand diamètre optique possible. Il faut donc faire l'instrument avec le plus grand miroir possible. Pour avoir observé avec toutes sortes de turbulences et avec une lunette APO de 130, divers SC de 200 et des Newton de 250, 400 et 450 en parallèle: J’ai toujours vérifié cet adage.

Obstruction : Thierry Legault démontre sur son site Internet (cf. liens) l'intérêt de limiter l'obstruction centrale : "La modification des performances due à l'obstruction de 20 % est peu sensible. Une telle obstruction peut être considérée comme presque négligeable, elle est probablement difficile à distinguer en pratique d'une obstruction nulle."

Collimation : Divers sites Internet expliquent les défauts de chaques formules optiques dont la coma qui limite les performances des Newtons. L'image de qualité ne fait que 2 à 3 millimètres de diamètre pour un miroir ouvert à 5. Il faut donc être en mesure de parfaitement centrer l'oculaire sur le foyer de l'instrument, c'est-à-dire pouvoir parfaire la collimation autant que de besoin. Le site de Thierry Legault indique les conséquences d'une mauvaise collimation sur la qualité des images.

Turbulence : On commence à voir des études bien argumentées sur la mise en température des miroirs et sur la turbulence dans les tubes optiques, en particulier dans les Newtons. Il en ressort que les miroirs minces se refroidissent plus vite et qu'une ventilation sur l'arrière du miroir est un minimum indispensable qui assure qu'en moins d'une demi-heure le miroir est en température. Il est en fait préférable de placer la ventilation sur le bord du miroir pour éliminer la "couche limite" qui se forme sur la surface optique et qui concentre l'essentiel du gradient de température perturbateur.

Support de secondaire : À bien regarder les miroirs secondaires des gros Dobson dans les rassemblements d'amateurs, ils sont tous supportés par trois points de colle. La colle dite "silicone pour aquarium" est une merveille de la technicité moderne. Il est inutile de chercher plus compliqué.

Pattes d'araignée : La diffraction de la lumière par les pattes des araignées conduit obligatoirement à une perte de contraste des images que les aigrettes soient visibles ou pas. La perte de contraste est proportionnelle à trois causes :

1 La surface qui occulte le cylindre de lumière entrant. Il faut considérer le produit de la longueur totale des pattes par leur épaisseur.

2 Le volume de la couche d'air chaud à la surface des pattes qui va dévier d'autant la lumière que la largeur des pattes est importante. Il y a toujours une couche limite qui concentre le gradient de température entre le matériau et l'air ambiant. Il faut considérer l'épaisseur limite multipliée par la longueur des pattes, multipliée par deux côtés et par la largeur des pattes. Ceci procure une perte de contraste plus importante que le point précédent en général.

3 Le coefficient d'émission du matériau couvrant les pattes. Celui-ci régule la vitesse de thermalisation des pattes et donc l'épaisseur de la couche limite. Typiquement des pattes en métal poli perdent plus vite leur chaleur et ont une plus faible différence de température avec l'air que si elles sont peintes ou vernies. Le métal poli a une épaisseur de couche limite très faible.

On commence à trouver des exemples intéressants de fixations de secondaires faites avec un maillage triangulé de fils et entre autres de fil très fin en Kevlar. L'épaisseur est très faible et la largeur est ridicule. Cela semble aussi résistant que des feuilles d'acier et nettement moins diffusant. À voir : La traduction des pages de Mel Bartels sur ce site.

Barillet : Des logiciels de calcul aux éléments finis comme PLOP (de David Lewis (université de Toronto) et Toshimi Taki) permettent d'optimiser les barillets pour minimiser les déformations des miroirs tout en réduisant leur épaisseur et donc la masse des télescopes. Incidemment ils permettent de tordre le cou à certaines approximations. Comme celles qui consistaient jadis à supporter un miroir en trois points à 100% du rayon (conseils de Texereau) ou à 70% du rayon (comme le font encore actuellement tous les fabricants). Définitivement, c'est à 42,5% qu'il faut placer les trois points !

État de surface des miroirs : On commence à trouver des arguments et des démonstrations de l'intérêt de la qualité "super poli" pour les miroirs de télescopes. Par exemple sur le site de l'opticien J.M. Lecleire (Voir lien de la société Astrotelescope).

Dobson : La révolution de John Dobson a montré que nul n'est besoin d'une mécanique de précision pour l'observation visuelle. C'était exactement le contrairement de ce que préconisaient les puristes et les professionnels de l'astronomie dans leurs conseils aux amateurs. Et depuis les années 1990, on ne cesse d'optimiser la combinaison de Dobson tout en conservant sa simplicité. Le Dobson reste excellent tant pour observer les planètes avec d'énormes grossissements que pour le ciel profond avec des grossissements plus raisonnables. Pour mémoire cette combinaison est : Le plus gros miroir possible, aucune mécanique mais des paliers à grand rayon équipés de patins de Téflon (de préférence en tissus couverts de Téflon) portant sur du Formica texturé ; une structure surbaissée pour permettre une construction en bois à moindres frais dotée d'une grande stabilité et peu vibrante ; éventuellement un correcteur de champ pour les miroirs les plus ouverts ; et enfin des oculaires à très grand champ.

Exemples : Dans les revues publicitaires comme "Sky & Telescope" on arrive à trouver parfois quelques entrefilets sur des réalisations d'amateur ultra allégées. On en trouve bien plus sur les sites Internet des amateurs désintéressés. Ce sont des guides précieux pour la conception d'un instrument. Mais ce sont souvent des miroirs de plus de 50 cm de diamètre et des réalisations typiquement nord américaines : C'est-à-dire pour des personnes qui ont un très grand coffre de voiture et qui sortent exceptionnellement de leur voiture et de leur état. Il faut donc transposer leurs exemples pour la France et pour d'autres pays comme le Japon.

Rangement : Les poupées russes sont de merveilleux exemples de rangements optimisés. À n'en pas douter, il y a certainement des centaines d'heures d'études fonctionnelles, des dizaines d'heures de calcul d'ordinateur et des mois d'assurance de la qualité pour arriver à ce niveau de perfection. Un pur produit de l'ingéniosité humaine accessible exclusivement grâce à la haute technicité et aux méthodologies de pointe du 20ème siècle. À n'en pas douter la poupée russe est au rangement ce que la roue est au transport !

Quincaillerie neuronale : On trouve de nos jours dans le commerce toutes sortes de composants ultra légers en fibre de carbone et en toiles fines pour cerf volant ; des produits variés en aluminium et en Téflon; de la quincaillerie en tout genre vendue par correspondance, etc. Il y a donc toutes les raisons de croire que tout est faisable. Ceux qui brident leur imagination par crainte de ne pas trouver l'accessoire adéquat se mettent des bâtons dans les roues !

bricolage : Sauf erreur c'est Pierre Bourges qui mentionne dans un de ses livres que le principal défaut des amateurs bricoleurs est la peur de faire trop léger et la tendance a fabriquer trop costaud. Ce qui conduit à des instruments parfois inutilisables. Il faut donc réussir à faire trop fragile sur un prototype puis renforcer juste ce qu'il faut pour être certain de ne pas faire trop lourd.

Réglage du primaire : Pour la plupart des gros Dobson, il faut une personne couchée dessous pour régler le primaire tandis qu'une autre le guide en observant une étoile très fortement grossie. Il y a certes quelques aides à utiliser un dispositif de réglage à Laser. Mais le mieux est de pouvoir effectuer le réglage seul. C'est faisable grâce à deux vis, qui actionnent les barres levier supportant le miroir. La collimation peut se faire par le dessus ! En plus, deux vis sont suffisantes : la position des appuis permet deux mouvements quasi orthogonaux du miroir. C'est très confortable à l'usage pour parfaire l'image stellaire.


L'amélioration des plans

Je me suis lancé dans les plans du modèle définitif au printemps 2003 en me reposant les questions de base, car la seule manière rationnelle de commencer est de se demander : Pour faire quoi ou encore pour quoi faire ?

En résumé, je cherche de belles images susceptibles de réjouir les sens : grandes, lumineuses, pleine de détails fins et colorés, sans vibration ni turbulence. Le tout doit être observable confortablement grâce à un appareil pratique à utiliser, à mettre en œuvre, à transporter et à ranger.

J'ai éliminé certains défauts du prototype (base trop haute, bois trop épais sur la cage primaire, fixation des tiges par l'intérieur de la cage secondaire, bouton de serrage trop petit, …), et aussi une partie des difficultés de réalisation (vis de collimation cachées dans l'épaisseur du bois, …) et enfin quelques tentatives peu concluantes pour l'instant... (chercheur monté sur le passe filtre, ventilation de la surface du miroir, passe filtre articulé, …).

Certaines conséquences des choix que j'ai fait sont à l'évidence capitales tandis que d'autres peuvent sembler anecdotiques selon les a priori de chacun.


Faut-il un télescope pour observer ?

Pour obtenir de belles images, il suffit de nos jours de se brancher sur Internet ou d'en acheter dans les magasins spécialisés. J'ai essayé et j'en ai une très belle collection. Je suis convaincu que je ne verrai peut-être jamais de telles images dans aucun de mes instruments … Et pourtant je persiste à vouloir les observer par moi-même avec mes télescopes. La seule raison que j'ai pu trouver à ce comportement anachronique est que le télescope donne à voir la réalité en vrai tandis que les images, quelle qu'en soit la forme -diapositives, posters ou écran d'ordinateur- ne donnent qu'un reflet de la réalité. À l'instar de la peinture, ce sont des œuvres en elles-mêmes, elles sont belles en temps qu'image, et on admire la composition, le cadrage, les couleurs, le piqué mais ce n'est pas le monde vrai.

J'ai bien essayé de me convaincre de l'inutilité du télescope. Aussi ai-je mené l'expérience avec les pyramides d'Égypte. Avant d'aller les voir, j'ai passé plusieurs mois à regarder des images en m'imprégnant des impressions que procurent leur visions. En m'approchant des pyramides, je n'ai pas senti de différence. Mais une fois au pied des pyramides : Le choc ! C'est nettement différent des images, ce n'est pas la même sensation transmise au cerveau par les sens. Et ce n'est pas seulement l'impression d'écrasement procuré par la masse, c'est aussi vrai pour les détails: La photo ne restitue pas tout de la réalité.

Bref, l'image est à l'amateur d'observation astronomique ce que le surgelé est au fin palet : ça n'a plus le goût du produit frais. Ce n'est pas sans intérêt, c'est parfois pratique mais c'est autre chose !


Faut-il fabriquer et transporter un siège ?

Les livres d'astronomie regorgent d'arguments techniques, longuement justifiés par l'expérience, sur la nécessité du confort pour d'atteindre la meilleure perception des détails. Par mon expérience, je ne trouve rien à ajouter ou à retrancher à ces arguments. C'est un fait : Il faut être bien installé.

Nous arrivons là à une des nombreuses contraintes à respecter pour la réalisation du télescope du futur : Il faut que l'oculaire soit pile à la hauteur de l'œil lorsque l'astronome est confortablement installé pour passer une agréable nuit d'observation.

Supposons que la hauteur de l'oculaire soit un poil trop élevée. Et bien il faut que toute la colonne vertébrale fournisse un effort pour s'étirer tout au long de la nuit. Outre que la chose ressemble à s'y méprendre à une activité sportive, avec tous les risques inhérents à cette activité de si triste réputation, cela est fort désagréable pour le corps à l'heure de son dodo réparateur quotidien. La conclusion qui s'impose est donc claire : L'oculaire ne doit pas être trop haut, même d'un poil.

Tirons toutes les conséquences de ce détail et nous arrivons à l'obligation d'emporter une chaise dont l'assise doit être calculée selon la morphologie de chacun. Ensuite une rapide réflexion vous montrera qu'il est difficile de concevoir un télescope de 125 centimètres de focale dont l'oculaire est en dessous de 115 à 125 centimètres au-dessus du sol. Enfin une petite étude de votre morphologie, des chaises de cuisine, des tabourets de bar et des chaises pliables les plus usuelles du commerce vous obligera sans doute à conclure comme moi qu'il faut fabriquer un siège sur mesure.

Que ne ferait-on pas pour aller au bout de ses idées ?


Faut-il un miroir encore plus grand ?

Il faut un miroir aussi grand que possible. Cela a été démontré par Danjon et Couder depuis le début du siècle dernier. C'est bien compréhensible pour la résolution en observation planétaire, mais tout le monde ne saisit pas toujours pourquoi cette nécessité est si impérieuse pour les objets étendus et de faible luminosité. On peut pourtant le comprendre dans sa chambre à coucher !

Pour tous les objets du ciel, plus le télescope est gros et plus il collecte de lumière. Mais pour les objets qui ne sont pas ponctuels comme les étoiles, le télescope grossit et donc la lumière collectée est répartie sur une surface d'autant plus grande que l'on grossit davantage. Et donc la luminosité de chaque point de l'image est en fait la même que dans un télescope plus petit. La démonstration vaut la peine d'être lue dans le Danjon et Couder. En résumé, les objets du ciel profond ne peuvent pas être plus lumineux dans un télescope qu'à l'œil nu. Et la luminosité maximale est obtenue pour une pupille de sortie maximale de 6 à 7 millimètres.

Si les objets ne sont pas plus lumineux dans un plus gros télescope, en revanche ils sont plus gros. Et c'est ce qui fait la différence. Pour bien le comprendre, il faut faire l'expérience de la gravure dans la chambre à coucher.

Soit une chambre à coucher occupée comme il se doit par un dormeur. Supposons que celui-ci se lève la nuit et qu'il n'allume pas la lumière. Sa pupille est parfaitement dilatée et sa rétine au mieux de la sensibilité pour les faibles lumières. La très faible lueur qui filtre au travers des rideaux éclaire faiblement les objets de la pièce. La gravure encadrée au mur a donc toutes les caractéristiques d'un objet du ciel profond observé par un astronome à l'œil nu.

De loin, notre ex-dormeur ne distingue qu'une tache en forme de cadre. En s'approchant, la taille apparente de la gravure augmente et son éclairement ne change pas. On est dans la même situation qu'avec un télescope : à pupille de sortie égale, la luminosité des objet étendus ne change pas mais ils sont plus ou moins gros selon la taille du miroir. Dans le cas de l'ex-dormeur, la forme de la gravure se distingue. Et plus il s'approche et plus il y a de détails visibles. L'image reste la plupart du temps en noir et blanc. Et il faut être collé à la gravure pour voir tous les détails.

Si l'ex-dormeur allume puis éteint, la luminosité de la gravure n'a pas changé, mais la taille de sa pupille s'est réduite du fait de l'éblouissement et elle mettra plusieurs minutes à revenir à son maximum. Pendant ce temps, les gravures et leurs détails seront invisibles.

Chacun peut faire l'expérience pour bien sentir l'importance du grossissement avec les faibles lumières : Il faut s'approcher le plus possible ce qui revient à grossir sans réduire la taille de la pupille.

Donc pour les objets étendus et de faible luminosité, il faut absolument le plus grand miroir possible. Et il n'y a qu'à …


Les optimisations nécessaires à la compacité

Toutes mes réflexions m'ont conduit à de nombreux choix d'optimisation. Il est intéressant d'en lister quelques uns pour ceux qui souhaiteraient prendre des libertés avec la conception proposée. Car il faut bien noter que la compacité de l'ensemble oblige bien des pièces à respecter plusieurs contraintes ou à assurer plusieurs fonctions. Il serait hasardeux de se lancer à en modifier une sans avoir bien réfléchi à toutes les conséquences.

La taille maximale du miroir est donnée par la largeur du bagage cabine avion de 40 cm moins 1 cm de chaque coté pour la toile et la mousse du sac de transport, moins 2 cm pour les pieds du siège qui se range sur le coté, moins 1 cm de chaque coté pour la caisse, moins 0,75 cm de chaque coté pour la cage du primaire, moins 2 cm de chaque coté pour la cage du secondaire, moins 1,5 cm de chaque coté pour ne pas vignetter le cône de vision : Il reste de la place pour un miroir de 255 mm optique. Il serait sans doute possible de ne pas mettre les pieds du siège dans le bagage; il serait aussi possible de réduire l'épaisseur de la cage du secondaire à 1,5 cm et il serait enfin possible de limiter l'espace anti vignettage au strict minimum soit 1,2 cm. Dans ce cas un miroir de 290 mm de diamètre optique serait envisageable !

Avec un miroir de 200 mm, ne pas se compliquer la vie: Faire comme pour un 250. Il sera toujour temps de passer un jour à un miroir plus grand. Avec un miroir de 200 mm épais de 33 mm, l'équilibrage du tube doit être le même et on supprime les triangles pour suporter un trois points.

Il faut pouvoir grossir. Un éthnologue serait heureux d'étudier le monde des astronomes amateurs. Ceux qui parlent le plus et le plus savamment ne sont pas ceux qui observent le plus. Ceux qui pratiques beaucoup sont peu locasses. Ceux qui parlent sont ne conseillent quasiement jamais de grossir fortement. Et ceux qui observe assiduement utilisent des grossissements qui font peur. Étonnant, non?

Prenez par exemple Nicolas Biver (voir liens) qui passe entre 40 et 80 heures à l'oculaire lors d'une opposition marsienne et qui fait dans les 30 à 60 dessins selon les oppositions: Il travaille à plus de 400 fois et souvent à 700 fois sur un 400 mm. Personnellement, j'ai observé que lorsque je ne pouvait pas grossir à plus de 350 fois sur Mars, du fait de la turbulence, je suis peu motivé et je retourne me coucher très vite.

Alors je pense que si l'on pratique réellement, on grossit beaucoup. Encore faut-il que l'instrument le permette par sa stabilité, et que l'on ai la panoplie optique pour cela. Si l"instrument limite le grossissement, il va limiter la pratique...

L'épaisseur du télescope rangé est volontairement limitée pour réduire la masse de l'ensemble. C'est l'épaisseur qui fait la masse. Les jeux entre les différentes pièces emboîtées découlent de l'épaisseur du bagage cabine avion de 20 cm. Ce qui inclus 1 cm de chaque coté pour la toile et la mousse du sac de transport, 1,5 cm pour les atlas, de la marge et divers accessoires comme le filtre solaire dans sa pochette. Il reste donc 16,5 cm pour le télescope qui inclus : 0,5 cm de patin de glissement et autres pièces saillantes, 0,5 cm d'épaisseur de caisse d'un coté et 0,8 à 1,0 de l'autre, 1 cm pour les paliers rangés dans le couvercle, 0,5 cm de jeu pour ranger la toile, 9 cm de cage secondaire, 1,5 cm de plaque de fond et de barillet. Il ne resterait donc que 2,5 cm de miroir avec sa protection pour le transport. Il n'y a donc en apparence pas assez de place pour le miroir dans la caisse du télescope rangé. Mais en réalité on récupère 1 cm à l'intérieur de la cage du secondaire pour y insérer les 0,3 cm de couvercle du primaire, les 0,4 cm de jeu nécessaire à la collimation et 0,3 cm de plus ce qui fait un miroir de 2,8 cm d'épaisseur. Si les aléas de fabrications réduisent par trop la place disponible pour le miroir, on peut récupérer les 0,5 cm du rangement de la toile ou grignoter un peu sur la position du secondaire et du porte ocumaire pour faire passer un miroir épais.

La limitation de l'obstruction centrale et l'épaisseur totale du télescope imposent un porte oculaire de 31,75 de taille basse à court débattement. Attention, c'est un point délicat! La limitation de l'obstruction centrale, le porte oculaire de 31,75 et le souhait de ne pas avoir d'assombrissement (vignettage) en bord d'image impose une surface optique pour le miroir secondaire de 45 mm de petit diamètre. La présence de défauts en bords de secondaire pousse à choisir un miroir de 50 et à la limite de 55 mm.

Le choix de 31,75 mm limite le champ stellaire maximum de 1,2° . Ce qui nécessite un oculaire qui puisse exploiter sans trop vignetter un diamètre d'image au foyer de 26 à 28 mm de diamètre. C'est ce que prétendent les constructeurs des oculaires 67°-24mm et 82°-16mm.

Le confort d'utilisation (en particulier lors de la mise en place d'une Barlow de 180 grammes, de nuit, sur un tube optique d'à peine 5 kilogrammes posé sur des patins de Téflon) impose des oculaires parafocaux. Car il est déjà délicat de changer d'oculaire ou de mettre une Barlow, il ne faut pas en plus que cela impose une pénible mise au point hélicoïdale. De même la transportabilité impose un porte oculaire très léger donc hélicoïdal ce qui impose aussi des oculaires parafocaux. Hélas peu de constructeurs d'oculaires et de Barlows ont compris cette contrainte fort commune à tous les gros Dobson.

Le confort d'utilisation impose d'observer assis avec l'œil à la hauteur de l'oculaire pour le zénith. Ce qui impose une hauteur d'assise de 55 cm (voir plus selon la morphologie). Les chaises usuelles comme les pliants de camping sont tous en dessous de 45 cm. Il faut donc un siège adapté. C'est pourquoi il fait parti des plans et doit être rangeable dans le sac de transport.

La transportabilité en avion impose de ne pas avoir de pièce de métal autre que l'aluminium. Et aussi les branches de l'araignée ne doivent pas ressembler à des lames de rasoir lors des contrôles aux rayons X. Il faut donc limiter la taille des vis, l'usage des clous et faire les branches de l'araignée en fils ou bien en plat d'aluminium ou encore en feuille de carbone.

La transportabilité impose de ne pas avoir de contrepoids. Les plans proposés le permettent. Il faut donc respecter les masses, les matériaux et la position du centre de rotation du tube optique. En particulier il faut un miroir de 3,00 kg soit 254mm en Pyrex de 28mm (Attention le verre à vitre est 10% plus lourd), une focale entre 1220 et 1270 mm, des paliers en Téflon sur aluminium (Téflon sur Formica ne donne pas de bons résultats pour un tube optique qui ne pèse que 5 kg), etc.

Le secondaire voit sa masse varier de 350 grammes selon qu'il n'y a pas d'oculaire ou qu'il y a un oculaire grand champ plus une Barlow parafocale. Le calcul des forces de frottements, montre que l'équilibre des paliers d'altitude est "délicat". Diverses perturbations peuvent empêcher de garder l'équilibre lors des changements d'oculaires. Par exemple : Une toile trop lourde, un chercheur trop lourd, un contreplaqué trop lourd (ça varie d'un fournisseur à l'autre !), un porte oculaire du commerce (ils sont tous bien au-dessus des 90 grammes de celui proposé ici), un miroir primaire trop lourd, etc. Tous ces risques imposent une mesure de prudence : Il faut pouvoir ajouter un ressort (au moins sur un des paliers) pour augmenter les forces de frottement. Sans quoi on prend le risque de devoir transporter un contrepoids et pire encore de devoir le changer selon les oculaires utilisés !


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